Les antioxydants
Par Xavier Fox
Je me souviens
de la première fois où j'ai entendu mentionner le terme antioxydant.
J'ai pensé : "Qu'entend ce monsieur par ANTIoxydant ? En
principe, nous avons besoin d'oxygène pour vivre. Du moins, la
plupart des médecins que je connais semblent attacher une grande
importance au fait de respirer... et du point de vue des culturistes,
l'oxygène est un élément chimique vital pour la formation d'énergie
par les cellules de notre organisme. Etant les choses ce qu'elles
sont... à quel objet prendre un supplément qui les en empêche
? Curieux et toujours assommant de par mon naturel, j'ai commencé
à composer une liste de questions à n'en plus finir concernant
la nécessité des antioxydants.
L'oxygène est un élément qui
s'acquitte d'une fonction très active dans notre organisme. Il
se combine dans le sang avec une grande variété de corps, lors
de l'échange moléculaire qui a lieu entre les deux. Il s'en forme
des composés dont certains, appelés radicaux libres, peuvent endommager
nos tissus. Ils se caractérisent par leur inestabilité et par
leur capacité de réagir avec d'autres cellules, ce qui provoque
des anomalies ayant trait à de nombreuses affections dégénératives,
comme l'athérosclérose, le vieillissement prématuré, diverses
affections inflammatoires dont l'arthrite et la colite, néphropathies,
cataracte, dysfonctions pulmonaires, pancréatite, réactions allergiques
à certains médicaments, blessures cutanées et même cancer.
La formation de radicaux
libres n'est pas un processus aussi rare que l'on pourrait penser.
Elle peut être le résultat d'agressions provenant de notre environnement,
dont des radiations ionisantes ayant le soleil comme source, les
rayons X, les déchets industriels, l'oxyde nitrique des gaz d'échappement
des moteurs, la fumée du tabac, l'alcool, les graisses saturées
et certaines substances chimiques qui nous arrivent dans certains
aliments, l'eau et l'air. Comme vous pouvez le constater, nous
sommes tous exposés aux effets nocifs des radicaux libres, de
là que les suppléments apportant des antioxydants soient bons
pour tous, ceux y compris qui ne pratiquent aucune activité physique.
Cependant, cet article se limitera à décrire la façon dont ce
phénomène se répercute sur les athlètes qui s'entraînent aux poids
et font de l'exercice cardio-vasculaire tous les jours.
Les radicaux libressont une sorte de sous-produit naturel du métabolisme. Ils se
forment également lors du stress généré par les entraînements
de grande intensité. En fait, les dommages occasionnés par ces
molécules dans les tissus s'appellent aussi stress oxydatif.
Examinons dans les détails comment il a lieu et les dommages qu'il
occasionne dans l'organisme de ces athlètes.
Pour commencer, je
décrirai en peu de mots la composition des cellules et des molécules
pour mieux comprendre le fonctionnement des antioxydants et des
radicaux libres. Comme vous savez, notre organisme est composé
de nombreuses sortes de cellules, que l'on peut décomposer en
molécules, lesquelles, à leur tour, se divisent en un ou plusieurs
atomes d'un ou de plusieurs éléments combinés au moyen de liaisons
chimiques. Les unités structurales des atomes ou éléments sont,
d'un côté le noyau, situé au centre et formé de neutrons, ainsi
que de protons ou particules à la charge positive, et de l'autre
les électrons. Le nombre de protons du noyau atomique détermine
celui d'électrons, ou particules à la charge négative qui l'entourent.
Ces derniers interviennent dans les réactions chimiques et sont
la substance qui permet la cohérence de l'ensemble des atomes,
constituant ainsi des molécules. Ces particules négatives se déplacent
dans des orbites circulaires dénommées couches qui sont disposées
autour du noyau atomique, et sont comparables à celles décrites
par la Lune autour de la Terre ou des planètes autour du Soleil.
La capacité maximale
de la couche interne celle la plus proche du noyau est de deux
électrons. Quand elle est pleine, les électrons en surplus remplissent
la couche suivante, qui ne peut en contenir que huit, et ainsi
de suite. Le facteur qui détermine le comportement chimique d'un
atome est le nombre d'électrons de sa couche extérieure. Si elle
est pleine, c'est-à-dire si c'est un atome ayant le même nombre
d'électrons que de protons, il n'a pas tendance à réagir avec
d'autres, ce qui lui vaut d'être dénommé atome neutre. Cependant, certains atomes dont la couche extérieure est imparfaite
capturent des électrons d'autrers atomes, voire ils en cèdent
des leurs à l'objet de recouvrer leur stabilité. L'union de deux
atomes au moyen de l'utilisation en commun d'un électron dans
leur respective couche extérieure constitue pour une molécule
la méthode la plus fréquente et efficace de conserver sa stabilité.
Ceci nous mène directement
aux radicaux libres, les plus grands destructeurs des tissus corporels
(effrayant, n'est-ce pas ?). Tel que nous venons de le voir, les
atomes essaient de conserver leur stabilité et ceux qui sont unis
au moyen de l'utilisation en commun d'un électron y parviennent
presque toujours. Il n'empêche que parfois les liaisons chimiques
sont trop faibles, ce qui fait qu'un atome ou une molécule perde
un électron et se transforme en une particule inestable qui se
trouve en quête d'un électron de substitution. C'est ce qu'on
appelle un radical libre et, en tant que tel, il détourne un des
électrons d'un autre atome pour s'assurer sa propre stabilité,
produisant ainsi un autre radical libre qui à son tour agira de
la même manière. C'est une réaction en chaîne qui peut arriver
même à interrompre l'activité de toute la cellule, du fait que
ces particules nuisibles enlèvent les électrons des acides nucléiques,
des protéines ou des enzymes. En outre, la cellule n'est pas à
même de se stabiliser d'elle-même, à cause du stress oxydatif
qui a lieu dans son intérieur.
En règle générale,
cette altération a lieu dans l'ADN et les mitochondries. Ces dernières
étant les principales fournisseuses d'énergie du muscle, si leur
structure souffre des altérations, elles perdent de leur efficacité
et peuvent même provoquer de la fatigue chronique et des fibromyalgies.
Si l'ADN s'en trouve modifié et ne remplit plus ses fonctions
parfaitement, l'organisme ne sera plus en état de fournir l'information
génétique nécessaire à la cellule, ni les protéines indispensables
à sa reconstitution. Si l'organisme ne synthétise plus suffisamment
de protéines, les tissus musculaires cesseront de se réparer et
de croître comme il se doit, ce qui se traduira par une nette
perte de temps et d'efforts à l'entraînement.
Heureusement pour nous
tous, il existe certains superhéros naturels connus sous le nom
d'antioxydants, c'est-à-dire des composés capables de donner un
électron de leur couche extérieure sans devenir inestables, ni
modifier leurs caractéristiques. Cela leur permet de neutraliser
les radicaux libres et d'empêcher que leurs réactions en chaîne
endommagent les cellules. Notre organisme produit ses propres
antioxydants en vue d'inhiber l'action des radicaux libres, dont
certains agents enzymatiques, comme le superoxyde dismutase, la
catalase et le glutathion péroxydase, qui agissent comme catalyseurs
biologiques, c'est-à-dire comme donneurs d'électrons qui dégradent,
neutralisent et désintoxiquent ces particules nocives. Toutefois,
notre corps ne réussit pas toujours à avoir à sa disposition une
quantité suffisante d'antioxydants. Heureusement, nous avons toute
une gamme d'aliments qui nous apportent les éléments structurels
nécessaires pour que lui-même puisse synthétiser les quantités
nécessaires des enzymes mentionnées, sans compter les suppléments
qui contiennent ces substances et qu'on commercialise dans des
établissements spécialisés dans la nutrition.
Examinons les nutriments
les plus communs. La vitamine A est un des plus connus pour ses
étonnantes propriétés comme antioxydant. Il est vital pour les
soins de la peau et des membranes muqueuses ou recouvrements internes
de notre corps. C'est par le renforcement de ces deux tissus que
ce nutriment empêche les attaques environnementales d'ouvrir une
brèche dans notre organisme et de générer des radicaux libres.
La vitamine A est également immunostimulante de par sa propriété
de stimuler les leucocytes et les anticorps (défenses corporelles).
Le bêta-carotène, connu
aussi comme provitamine A, est un pigment qui confère aux carottes
et en général aux fruits et légumes jaunes-orangés leur couleur
caractéristique. Ce pigment, que notre organisme transforme en
vitamine A, a démontré posséder des propriétés antioxydantes d'une
grande efficacité. Il semble améliorer le fonctionnement de la
glande thymus et participe à la production d'interférones, le
principal carburant du système immunitaire et de l'agent combattant
les infections virales.
Les vitamines B2, B3
et B6 possèdent elles aussi des propriétés antioxydantes. Celle
B2 (riboflavine) remplit des fonctions cruciales en produisant
des globules rouges et par conséquent, l'énergie à l'entraînement
et des hormones et en régulant le développement physique de l'individu.
D'autre part, elle est indispensable pour le bon fonctionnement
des autres vitamines B et augmente l'énergie des cellules. Cependant,
son action la plus importante consiste à favoriser un état de
santé optimal en synthétisant des cellules qui améliorent le système
immunitaire et les appareils respiratoire et digestif.
La vitamine B3 (nyacine)
contribue au bon fonctionnement de plus de 200 enzymes métaboliques.
Elle intervient dans un grand nombre de fonctions corporelles,
dont la synthèse d'hormones et de globules rouges et la libération
de l'énergie de lipides, hydrates de carbone et protéines. Les
études pertinentes constatent que cette vitamine intervient dans
la réduction du cholestérol et des concentrations en triglycérides.
Certains aliments privilégiés par les culturistes, comme le poulet,
les viandes rouges, le thon et le lait, sont hauts en ce nutriment.
La fonction la plus importante de la vitamine B6 consiste à agir
comme coenzyme, c'est-à-dire comme catalyseur des enzymes qui
réclament de l'appui pour mener à terme leurs tâches. En fait,
elle participe à plus de 70 fonctions enzymatiques. Les neurotransmetteurs,
les protéines et les globules rouges ont besoin de vitamine B6
pour leur formation. A noter encore qu'il s'agit d'un agent essentiel
pour le métabolisme des aliments en énergie, autrement dit, pour
transformer le glycogène en glucose.
La vitamine C (acide
ascorbique) est une des vitamines les plus connues. On la trouve
dans les fruits et dans la plupart des suppléments aux propriétés
antioxydantes.